dimanche 14 novembre 2010

Début du Procès Chebeya.

Les Mystères de Kinshasa est un roman dédié à la mémoire de Floribert Chebeya, défenseur des Droits de l'Homme assassiné en juin dernier à Kinshasa. Le procès des présumés assassins a débuté à Kinshasa comme l'indique cette dépêche.



RDC: début du procès de huit policiers jugés pour le meurtre du militant Chebeya

KINSHASA — Le procès de huit policiers congolais, dont le chef des services spéciaux, accusés de l'enlèvement et l'assassinat en juin du militant des droits de l'Homme Floribert Chebeya, a débuté vendredi devant la cour militaire de Kinshasa.
Cette première audience, qui a duré un peu moins de deux heures, a été consacrée à l'identification de cinq des huit prévenus, trois étant en fuite et jugés par défaut. La prochaine audience a été fixée au 3 décembre.
Tous les prévenus sont accusés d'"association de malfaiteurs, enlèvement, assassinat et terrorisme", et les trois absents -deux majors et un adjudant- aussi pour "désertion".
Vêtus de leur tenue de policiers avec leur grade à l'épaulette, le colonel Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la police nationale, le major Georges Kitungwa, le lieutenant François Ngoy, le sous-lieutenant Michel Mwuila et l'adjudant Blaise Mandiangu, ont chacun décliné leur identité au président de la cour, le colonel Camille Masungi.
A la question de ce dernier "Avez-vous déjà été condamné ?", le colonel Mukalay, 46 ans, a répondu: "Non, pas encore".
Contrairement aux autres accusés, le colonel Mukalay, qui portait des lunettes fines cerclées de rouge, est apparu plutôt sûr de lui, saluant notamment d'autres policiers présents à l'audience.
Comme ceux d'autres accusés, l'avocat du colonel, Me Bokata Ikundaka, a estimé hors audience que "la vérité (allait) éclater" lors du procès, à savoir "l'innoncence de (son) client".
Dans la petite salle d'environ 40 m2, sans climatisation, plus d'une centaine de personnes s'étaient entassées, la plupart debout, dont une trentaine d'avocats, principalement de la partie civile, des proches de Floribert Chebeya et membres de son ONG La Voix des sans voix (VSV).
Environ 200 autres personnes ont dû rester à l'extérieur du bâtiment, sans rien voir ni entendre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
M. Chebeya, 47 ans, a été retrouvé mort le 2 juin dans sa voiture, les mains liées dans le dos, sur une route en périphérie de Kinshasa, au lendemain d'un rendez-vous, qui n'a pas eu lieu, avec le chef de la police, le général John Numbi, suspendu depuis de ses fonctions.
Son chauffeur, Fidèle Bazana, qui l'avait accompagné, est toujours porté disparu et son corps n'a jamais été retrouvé.
La veuve de M. Chebeya, partie mi-septembre avec ses cinq enfants vivre au Canada, était absente, contrairement à la femme du chauffeur, venue avec deux de ses enfants.
"On attend un procès juste et équitable mais comme le général John Numbi est absent à l'audience (comme accusé), ça ne sera pas vraiment possible", a déploré à l'AFP Lucrèce Bawukabio, directrice exécutif adjointe de la VSV, avant l'ouverture du procès.
"Pour nous, c'est le suspect numéro un, c'est contre lui qu'on a déposé plainte", a-t-elle ajouté. Comme d'autres membres de l'ONG, elle avait revêtu un T-shirt jaune sur lequel on pouvait lire "la VSV demande justice" sous les portraits des deux disparus.
Cité comme témoin à charge par la partie civile -constituée des familles Chebeya et Bazana et de la VSV-, le général Numbi a fait une très courte apparition devant la cour lors de l'appel des témoins.
L'officier, qui a le titre d'inspecteur général de la police, est apparu un peu raide dans son uniforme, avant de s'éclipser.
"C'est dégoûtant de le voir là comme simple témoin. Cela fait très mal", a commenté à l'AFP Mme Bawukabio.
A la demande de la partie civile, qui réclamait notamment une autre salle pour le procès et du temps pour étudier le dossier d'instruction, la cour a suspendu l'audience avant la lecture des faits reprochés aux accusés, et décidé de la reprise du procès le 3 décembre.


mercredi 10 novembre 2010

Le paradoxe Congolais

Le journal Métro paru ce matin à Bruxelles a consacré deux pages et demi au "Paradoxe Congolais".



Il y a été question du rôle de la femme congolaise dans la lutte contre la famine et la crise.


Les femmes sont le moteur de ce qui reste du tissu économique congolais.
Les articles de Roel Wouters ont pour toile de fond ce questionnement: comment peut-on mourir de faim dans un pays aussi fertile?


L'article intitulé Avoir faim dans un pays de cocagne pointe du doigt les conséquences désastreuses des importations des denrées alimentaires subventionnées en provenance  de l'Union européenne sur la production locale. La nourriture importée quoique de qualité moindre coûte moins cher et remporte donc un énorme succès.

Dans le roman Les Mystères de Kinshasa j'ai abordé la question de l'apport des femmes dans la survie des Kinois. Ce sont les femmes qui permettent aux familles de s'en sortir. Je pense que c'est d'elles que viendra le salut.








samedi 30 octobre 2010

Précisions sur Les Mystères de Kinshasa.


A la suite de mon passage sur Radio Amsterdam, des lecteurs potentiels m'ont posé la question de savoir si mon livre relatait des faits réels.

Je voudrais préciser qu'il s'agit bien d'une fiction et non d'un livre d'Histoire au sens scientifique du terme. Mon modèle en la matière demeure Emile Zola qui en son temps avait écrit Les Mystères de Marseille. J'adhère complètement à sa démarche qu'il décrit lui-même dans cette lettre de 1867.


A Paris, 27 février 1867,
 Mon cher Directeur,
 Vous avez donné aux Mystères de Marseille le titre de "roman historique contemporain", et ce titre leur convient à merveille. Seulement, à la dernière minute, il me vient un scrupule : je crains que les lecteurs ne se trompent sur le caractère d'une œuvre ainsi annoncée, et je crois devoir faire une déclaration nette et franche, qui évitera tout malentendu entre le public et moi.
Les Mystères de Marseille sont un roman historique contemporain, en ce sens, que j'ai pris dans la vie réelle tous les faits qu'ils contiennent ; j'ai choisi ça et là les documents nécessaires, j'ai rassemblé en une seule histoire vingt histoires de source et de natures différentes, j'ai donné à un personnage les traits de plusieurs individus qu'il m'a été permis de connaître et d'étudier. C'est ainsi que j'ai pu écrire un ouvrage où tout est vrai, où tout a été observé sur nature.
Mais je n'ai jamais eu la pensée de suivre l'histoire pas à pas. Je suis romancier avant tout, je n'accepte pas la grave responsabilité de l'historien, qui ne peut déranger un fait ni changer un caractère, sans encourir le terrible reproche de calomniateur.
Je me suis servi à ma guise d'événements réels qui sont, pour ainsi dire, tombés dans le domaine public. Libre aux lecteurs de remonter aux documents que j'ai mis en œuvre. Quant à moi, je déclare à l'avance que mes personnages ne sont pas les portraits de telles ou telles personnes ; ces personnages sont des types et non des individus. De même pour les faits : j'ai donné à des faits réels des conséquences qu'ils n'ont peut-être pas eues dans la réalité ; de sorte que l'œuvre qu'on va lire, écrite à l'aide de plusieurs histoires vraies, est devenue une œuvre d'imagination, historique dans ses épisodes, inventée à plaisir dans son ensemble.
Je ne puis empêcher le public de chercher des visages sous les masques, je ne puis lui défendre de reconnaître en partie certains événements, mais je donne ma parole d'homme que je n'ai cherché à faire aucune personnalité, et je pense que cette déclaration suffira pour mettre ma dignité d'écrivain à l'abri des méchantes suppositions.
Voilà, mon cher Directeur, ce que je vous prie de dire tout haut. Faites mieux : publiez cette lettre dans le numéro qui contiendra mon premier feuilleton. Le titre " roman historique contemporain" sera, de cette façon, justifié et expliqué.
Votre dévoué, Emile Zola.



J'espère avoir levé tout quiproquo dans le sens de ma démarche littéraire. c'est ainsi que je conçois la littérature et je peux comprendre que des lecteurs de bonne foi soient bluffés!